Guernesey
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 Un trésor sur le sable

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jean le boiteux
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jean le boiteux

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MessageSujet: Un trésor sur le sable   Un trésor sur le sable Icon_minitimeMar 28 Avr - 23:14

Tout paraissait immense du haut de ses huit ans. Jean venait de débarquer sur le port de Saint Pierre. Jean le boiteux on l'appelait par chez lui. Chez lui c'était comme un village. Mais un village dans la capitale. Il avait grandi, enfin vieillit plutôt , au milieu de frères et sœurs tous aussi malingres que lui. Son père disait "trop de bouches a nourrir", les enfants eux disaient "pas assez de pain", tout n'était que question de point de vue. Il n'était pas seul. Une petite fille, sa soeur, Lucie était à ses cotés. Elle souriait comme seuls les enfants innocents savent sourire. Jean, lui ,ne souriait plus depuis longtemps. Vivre dans Paris lui avait appris à vieillir. Il savait en faire des chose le petit boiteux. Il savait chaparder sur les étals des marchands distraits, il savait fouiller dans les déchets qu'on trouvait devant les belles demeures, il savait mentir quand un maréchal l'attrapait la main dans la bourse. Il n'était pas mauvais bougre mais il avait appris une chose primordiale, survivre. Son père déchargeait les bateaux. Lui aussi chapardait des caisses quelques fois mais nourrir quatorze enfants avec les maigres pièces qu'il ramenait à la maison tenait plus du miracle que du calcul.

Jean trainait donc toute la journée dans les rues passantes. Il ne savait ni lire ni écrire mais il savait compter. Compter le nombre de pas a faire pour se cacher sous un porche, compter le nombre de policiers autour d'un étal attrayant, compter combien il pourrait revendre un collier trouvé innocemment sur le cou d'une belle dame venue se repaitre des effluves de la vie parisienne.

Les jours passaient , le lendemain ressemblant à la veille. De tous les enfants que ses parents avaient engendrés il n'y avait qu'avec sa jeune sœur que Jean arrivait à passer du temps sans se battre. La petite était différente et s'accrochait à son boiteux de frère comme les poux à sa longue chevelure. Elle l'avait toujours connu boiteux et cet état était pour elle entièrement normal. Le claudiquement sur la chaussée annonçait bien souvent que des douceurs allaient enfin fondre sur sa langue. Jean arrivait toujours à lui trouver pâte de fruit et sucre d'orge. Elle l'aimait bien ce grand frère boiteux , le seul à ne pas lui crier dessus quand terrorisée par l'orage elle allait le rejoindre la nuit.

Si Jean trainait dans la capitale, il trainait aussi la patte. Il ne se souvenait plus si il était né ainsi ou si un jour lointain il avait marché normalement. En réalité, Jean s'était appelé " le casse-cou" avant de s'appeler "le boiteux". Quand du haut de ses trois ans il avait décrété que lui seul serait maitre de sa destinée d'enfant et qu'il avait jeté une écuelle en fonte à la figure de son père , il avait scellé le destin de sa jambe droite. Dans un accès de colère de voir les deux prunelles noires le défier, l'homme, habitué a manipuler de lourdes caisses, avait prit Jean pour le fesser. Sa force non contenue envoya le petit contre la table, seul meuble trônant fièrement dans la pièce familiale. Un angle de bois contre un genoux d'os et de chair. La table gagna, l'enfant devint Jean le boiteux.

Huit ans et des désirs d'homme. désirs de liberté, désirs de ne plus entendre son estomac hurler, désirs de voir la petite sourire, désirs de ne plus devoir rentrer entendre son père hurler, désirs d'exister. Et ses désirs avaient maintenant un nom. Le nom d'un bateau gigantesque. Le nom d'une bâtisse qu'il regardait chaque semaine emmener les gens au loin, le sourire aux lèvres pour la plupart.

Ses désirs s'appelaient: Compagnie maritime en partance pour Guernesey. Mais Il ne savait pas lire et ce nom voulait dire Liberté dans le langage du petit Jean.

Il n'avait rien à emporter, rien dont il voulait se souvenir. Son seul bien précieux était Lucie. Chaque matin il allait repérer les lieux. Il avait vite compris comment se glisser à bord du navire sans payer. Il ne savait pas combien de jours dureraient le voyage mais il ne doutait pas qu'un tel bateau avait des cuisines bien pourvues. Le jour de son départ arriva enfin. Il avait tout prévu, tout calculé , tout compté sauf que son père et sa mère poseraient les yeux sur lui quand il passerait la porte tenant la main de sa sœur. Celui de son père était froid..non pas froid..vide..oui vide comme celui d'un homme que la vie a abandonné il y a bien longtemps et qui ne vit que parce qu'il ne sait pas mourir. Mais le regard de sa mère était différent ce matin là. Ou bien était-ce celui de Jean. Il y sentit un "adieu", un" sois courageux mon fils", un "prends soin de la petite". Sans un mot la porte se referma une dernière fois.
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MessageSujet: Re: Un trésor sur le sable   Un trésor sur le sable Icon_minitimeJeu 30 Avr - 16:49

Désoeuvrée, France se promenait sur le port, observant la foule toujours importante à cet endroit.
Les marins déchargaient les marchandises, les pêcheurs vendaient leurs poissons à la criée. Les clients se bousculaient, criant le prix qu'ils étaient prêts à acheter. Les voix augmentaient au fur et à mesure des enchères. Le brouhaha devenait insoutenable.
Plus loin, sur le quai des navires assurant la liaison entre le continent et Guernesey, quelques passagers descendaient, chargés, qui d'un baluchon, qui d'un sac ... d'autres, plus aisés étaient venus avec des malles, et attendaient que les porteurs s'en occupent. Quelques calèches étaient stationnées, attendant elles aussi, d'emmener les arrivants en ville.
Au milieu de toute cette foule bigarrée et bruyante, France aperçut deux enfants. Une petite fille, qui avait l'air bien jeune, et un garçon, à peine adolescent. Elle ne pouvait lui donner un âge, tant son visage était sérieux.
Elle les observa un moment. Les enfants se tenaient par la main : frère et soeur ? Elle souriait ; il était grave, le regard toujours en mouvement, observant ce qui était autour de lui. Il semblait un peu perdu, mais cependant sûr de lui ...

France se décida à les approcher.


Que faites-vous, seuls, ici ? Où sont vos parents ?
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Lucie

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MessageSujet: Re: Un trésor sur le sable   Un trésor sur le sable Icon_minitimeJeu 30 Avr - 21:54

[sur le bateau puis le port de St Pierre]

- dis Jean c’est encore loin où on va ? j’ai un peu mal dans mon ventre là tellement y bouge ce bateau.
C’est bien un bateau dis là ou on est ? comme ceux qu’on regarde sur le port.


La petite fille était plantée à côté de son frère et s’était hissée sur la pointe des pieds pour pouvoir regarder par dessus la balustrade. L’air marin faisait voleter ses long cheveux malgré son bonnet qu'elle avait enfoncé jusqu'à ses yeux pour ne pas le perdre. C'était un cadeau de maman et elle aimait les cadeaux qu'elle lui faisait.
Elle clignait un peu des yeux pour amortir l’effet du vent sur son visage et riait des qu’une goutte d’eau lui arrivait dessus et s’écartait aussitôt pour revenir s’accrocher très vite à la rambarde.


- qu’est ce que ça bouge Jean j’ai mal au cœur moi !

Le boiteux regardait sa sœur en riant aux éclats à chaque fois qu’elle prenait une petite trempette sur la figure. Elle était son rayon de soleil et il était prêt à passer sa vie dans un cachot rien que pour aller lui décrocher la lune si elle le lui demandait.

- regardes on arrive voilà St Pierre. tout en lui parlant il avait tendu son bras en direction de la terre ferme et du port que l'on apercevait.
- où ça ?! ah ouiiii on arrive !! on arrive !!
- surtout tu lâches pas ma main et tu restes avec moi quoi qu'il arrive.


Ses rires se mêlaient au bruit des vagues qui venaient taper contre la coque du bateau. Elle avait bien fait de suivre son frère. Il était le seul à la faire rire, et à s’occuper d’elle et puis il lui rapportait toujours des sucreries qu’il dérobait un peu partout. Et il était pas question non plus qu'elle le lâche d'un chausson.
Pour elle, son frère c’était un peu le bon dieu des enfants pauvres et pour rien au monde elle ne l’aurait laissé partir sans elle.


C’est accrochée à la main de Jean que la fillette descendit la passerelle de bois pour mettre pieds à terre sur l’île dont il lui avait tant parlé. Elle regardait tout autour d'elle, mi impressionnée mi amusée de cette promenade qu'il lui offrait.

Lucie tourna la tête vers la dame qui venait de leur parler.


Que faites-vous, seuls, ici ? Où sont vos parents ?

Elle se rapprocha de son frère et se réfugia sous son bras, regardant l'inconnue. Elle avait l'air gentille mais Jean lui disait toujours de pas parler aux inconnus. Elle murmura un à peine audible .

- b'jour madame mais préférait laisser faire son frère. Elle était bien trop petite à six ans pour parler avec les grands qu'elle connaissait pas.
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quasi

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MessageSujet: Re: Un trésor sur le sable   Un trésor sur le sable Icon_minitimeVen 1 Mai - 1:31

[sur la plage]

Les jours passaient, se transformant en semaines depuis cet instant où sur le port du village ils s'étaient retrouvés. Elle avait découvert la cabane de la plage avec un pincement au cœur. Il n'y avait plus rien dedans qui puisse indiquer le bonheur ou la vie simplement. Une table, une chaise, une cheminée, un chaudron qui n'avait pas du servir depuis longtemps.

Elle avait imaginé en entrant ce qu'avait du être la vie d'Aimelin durant les nombreux mois de leur séparation. Elle n'avait rien dit, rien demandé. leur bonheur allait se construire dès le premier pas dans cette cabane qui abriterait leur amour. Lentement jour après jour elle avait effacé les traces de son absence, les traces qu'elle n'avait pas laissé.

Jour après jour elle avait posé les pierres de leur vie ensemble. Des fleurs de ci de là, un chaudron fumant répandant des vapeurs savoureuses aux narines des deux affamés de la vie. Ils avaient nettoyé les abords de leur abri. Une plage sur le devant, les bois pas loin derrière. Aimelin pouvait ainsi chaque jour aller chercher plantes et racines pour les médecines qu'il aimait préparer. Il avait une passion que sa grand-mère lui avait transmise et Quasi ne se lassait pas d'apprendre de lui.

Ils souriaient à la vie et le bruit du silence dans lequel le jeune homme avait vécu était remplacé par celui de leurs rires, leur baisers, leurs étreintes. Les maux étaient toujours là, souvent entre eux. Ils les lisaient dans le regard de l'autre. Mais ils voulaient si fort les chasser qu'ils se collaient l'un à l'autre pour ne plus leur laisser de place. Le présent et le futur seraient leurs seules conjugaisons.


Dernière édition par quasi le Ven 1 Mai - 18:17, édité 1 fois
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jean le boiteux

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MessageSujet: Re: Un trésor sur le sable   Un trésor sur le sable Icon_minitimeVen 1 Mai - 10:23

[ sur le quai]

Sa mère disait toujours, entre deux grossesses ou pendant , gentil n'a qu'un oeil et des borgnes t'en croise pas tous les jours. La dame n'était pas borgne et Jean savait que les gens bien mis, ceux à la voix chaude et douce, étaient bien souvent les premiers à vouloir l'enfermer dans leurs prisons.

A coté de ces gens là il y avait ceux qui se rachetaient une âme propre en aidant les gamins malheureux. Une bonne action ici, une tromperie là. Une pièce au petit boiteux, une médisance sur la femme du baron d'à coté. Il connaissait bien l'âme humaine et ses noirceurs le petit. A vivre dans la rue on apprend vite le sens d'un regard, d'un sourire ou d'une bonne dérouillée.

La Dame pourtant ne lui semblait pas mauvaise, même si elle avait deux beaux yeux bien ouverts. Mais gagner la confiance de Jean était un travail de longue haleine que personne n'avait encore eu envie d'entreprendre. A nouvelle vie nouvel espoir? Jean le souhait oui mais il ne prendrait aucun risque.

Il serrait Lucie contre lui dans un geste paternel si souvent répété qu'il ne s'en rendait plus compte. La petite avait eu du mal pendant le voyage et Jean sans quitter la Dame des yeux, réfléchissait très vite à comment trouver à manger. Il possédait toute une palette de sourires et de regards pour faire fléchir les grandes personnes, les émouvoir. Jean l'orphelin, Jean le blessé, Jean le battu, Jean le perdu, Jean le mourant et bien d'autres encore.

La petite avait poussé un timide bonjour. Il n'aimait pas qu'elle ait peur. Mais la peur et la faim étaient des membres de leur famille depuis si longtemps qu'il ne les chassait plus . Il vivait avec et veillait à ce qu'ils ne s'invitent pas trop souvent. Mais quand Lucie avait peur alors là il devenait Jean le grand celui sur qui on doit pouvoir compter.

Il la serra un peu plus fort avant de prendre la parole.

'jour m'dame la comtesse.

Jean savait combien les riches aux beaux atours aimaient les titres et les faisaient valoir. Peu lui importait qu'elle soit comtesse, duchesse ou juste la maitresse d'un des nobliaux du coin.

on n'est pas seul non m'dame.

Il usa de son rire enfantin qui disait: allons allons, vous voyez bien que nous sommes tout jeunes, vous êtes donc sotte a ce point?

Not' mère elle doit arriver par là qu'elle a dit.

Il désigna l'autre bout du port. Il fallait assommer la dame d'informations pour qu'elle ne pose plus de questions et surtout ..il fallait manger.

Même qu'on doit l'attendre ici sans parler à personne. Même qu'on doit aller ach'ter du pain . Mais sur l'bateau on a perdu nos sous. Un louis! Un vrai, hein! Le père m'lavait donné parc'que la p'tite elle est malade, elle doit manger bien!

Il baissa les yeux, chercha au fond de lui des larmes qui ne coulaient plus spontanément depuis des années et les fit remonter sous ses paupières.

Mais j'ai perdu le louis m'dame..l'père va me rosser c'est sur et la p'tite va encore mourir.

On avait beau être un fieffé dégourdi, on en restait pas moins un gamin de huit ans qui utilise les mots sans toujours assez de discernement.

Il plongea ses larmes dans le regard de son interlocutrice.

Z'auriez pas un louis ou..deux vous m'dame. On voit que vous êtes bonne et douce. Lucie, Lucie c'est la p'tite, elle doit manger. Moi c'pas grave mais elle..elle doit. Ma mère vous les rendra dès qu'elle arrive. Oh on a des sous à la maison m'dame, plein de sous dans un pot qu'on cache et maman elle dit..

Il planta son regard bien profondément dans le sien.

Les gens qui ont l'âme propre n'hésite pas à aider les enfants des autres. Le Seigneur les regarde!

Oui elle dit ça la mère, m'dame et les mères ca ment jamais.

Il avait fait son possible et il ne restait plus qu'a attendre. Soit il verrait des larmes dans les yeux de la dame et les louis viendraient tinter dans la paume de sa main, soit il devrait partir en courant se perdre dans des rues qu'il ne connaissait pas. Pensant vite, il scruta son éventuelle bienfaitrice pour trouver sur elle un bijoux a voler avant de s'enfuir . Il oubliait souvent qu'il boitait tant les rues de Paris étaient siennes depuis longtemps.
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MessageSujet: Re: Un trésor sur le sable   Un trésor sur le sable Icon_minitimeVen 1 Mai - 14:41

France contemplait le visage angélique de la petite fille, ses immenses yeux devenus tout à coup craintifs, ses cheveux emmélés et humides dépassant du bonnet bien vissé sur sa tête. La gamine s'était nichée au creux du bras de son frère, cherchant manifestement sa protection.
Le garçon, quant à lui, avait un visage tellement vivant, que la jeune femme y vit se dessiner toutes sortes d'expression, passant de la crainte au défi. Son regard respirait l'intelligence, et France comprit à qui elle avait à faire. Il était rusé, et savait exploiter les sentiments de la gente féminine. Intérieurement, elle sourit.
Elle décida de jouer le jeu de l'enfant, afin de ne pas le braquer.

Citation :
'jour m'dame la comtesse. on n'est pas seul non m'dame. Not' mère elle doit arriver par là qu'elle a dit.
France tourna la tête dans la direction indiquée.
Par là ? tu es sûr ?
L'enfant n'attendit pas sa question pour continuer.
Citation :
Même qu'on doit l'attendre ici sans parler à personne. Même qu'on doit aller ach'ter du pain . Mais sur l'bateau on a perdu nos sous. Un louis! Un vrai, hein! Le père m'lavait donné parc'que la p'tite elle est malade, elle doit manger bien!
Je vois ... je vois ... tu as perdu ton argent ! Attends, dans ce cas, il faudrait peut-être aller voir sur le bateau, et demander au capitaine si un marin où quelqu'un d'autre n'aurait pas trouvé ce fameux louis ...

Le garçon ignorait ses questions, et continuait à la noyer sous un flot de paroles. Il laissa les larmes s'échapper de ses yeux, tout en lui confiant que son père allait le rosser. Il lui asséna le coup de grâce avec un
Citation :
c'est sur et la p'tite va encore mourir.
Malgré toute l'empathie qu'elle avait pour les enfants, France se retint pour ne pas pouffer de rire. Il allait vraiment très loin, dans l'espoir de la persuader, et ne se rendait pas compte de ce qu'il disait. Mais, il n'était qu'un gamin ...
France se pencha alors vers la petite fille. Comment t'appelles-tu ?
Mais le garçonnet continuait, sans lui laisser une seconde de répit. Il avait besoin d'argent, c'était certain. Tout en la regardant droit dans les yeux, il continuait à mentir effrontément, et lui asséna un second coup de grâce, destiné, celui-là, à la faire fléchir rapidement, en la flattant.
Citation :
Les gens qui ont l'âme propre n'hésite pas à aider les enfants des autres. Le Seigneur les regarde!
Oui elle dit ça la mère, m'dame et les mères ca ment jamais.
France savait que, même si elle lui donnait de l'argent tout de suite, il allait s'enfuir aussitôt, entraînant sa soeur avec lui. Aussi, devait-elle gagner du temps, avant de gagner leur confiance, ce qui n'allait pas être chose aisée. Elle pensa que seule la petite pourrait faire fléchir son frère. Aussi, se pencha-t-elle à nouveau, et réitera-t-elle sa question.
Dis -moi, petite, comment t'appelles-tu ?
Puis, s'adressant au garçon : et toi, me diras-tu ton nom ?
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Lucie

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MessageSujet: Re: Un trésor sur le sable   Un trésor sur le sable Icon_minitimeSam 2 Mai - 1:01

[Sur le port de St Pierre]


Qu'est ce qu'y parlait bien ce grand frère. Lucie du haut de ses six ans était en admiration devant lui, les yeux levés vers lui buvant ses paroles, jetant de temps à autre un regard curieux à la dame.
Tout en s'abritant sous le bras de Jean elle l'observait. Elle était jolie cette dame et elle avait l'air douce comme une maman mais il avait raison Jean quand on connait pas les gens on sait pas s'ils sont gentils ou méchants.


Même qu'on doit l'attendre ici sans parler à personne. Même qu'on doit aller ach'ter du pain . Mais sur l'bateau on a perdu nos sous. Un louis! Un vrai, hein! Le père m'lavait donné parc'que la p'tite elle est malade, elle doit manger bien!

Maman doit arriver par là ? la fillette regardait vers l'autre côté du port où il y avait la mer et comme de la terre sans maisons à côté. Elle leva à nouveau un regard interrogateur à son frère. Il lui avait pas parlé que Maman viendrait les chercher. Et Papa serait là aussi avec sa grosse voix ?
Elle sentit les larmes lui monter aux yeux en pensant à tout ce qu'il allait la gronder pour être partie avec Jean et elle se serra contre lui le regardant comme pour lui demander de pas retourner le voir. Il était méchant avec eux et elle voulait pas rentrer le voir.


Comment t'appelles-tu ?

Elle leva les yeux vers la dame qui lui parlait, fronça les sourcils, écoutant son frère sans la quitter des yeux. Si j'y dis mon nom elle va me ramener chez papa et je veux pas. Mais la dame se penchait vers elle et elle avait l'air si gentille et puis Lucie elle voulait pas mourir encore comme y disait Jean.

Dis -moi, petite, comment t'appelles-tu ?

Timidement elle murmura de sa petite voix

- Lucie

Elle avait prononcé son prénom et avait à nouveau levé les yeux vers son frère.
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Aimelin

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MessageSujet: Re: Un trésor sur le sable   Un trésor sur le sable Icon_minitimeSam 2 Mai - 1:11

[La cabane de Quasi et Aime]


Aimelin finissait de travailler à l'enclos d'Altaïr, seul souvenir qu'il avait des siens, cadeau de son oncle forgeron lorsqu'il était parti à l'aventure sur les chemins du royaume. Ce merens habitué à travailler et débarder le bois dans les montagnes, était devenu son plus fidèle ami et l'avait tiré de bien des faux pas. Robuste et rapide comme le vent il aimait à le chevaucher de longues heures et depuis qu'elle l'avait laissé il avait arpenté les environs se grisant du vent pour essayer de chasser ses mauvaises pensées.

Mais depuis son retour il s'en voulait de délaisser son ami et il avait entrepris de lui faire un bel enclos où il pourrait galoper à son gré lorsque Aime ne l'emmenerai pas ballader. Et puis peut être que sa douce voudrait apprendre à monter et il vallait mieux limiter un endroit. Il avait choisi un coin à côté de la cabane entre l'eau et le bois pour pouvoir avoir l'oeil sur lui.

Il regarda le dernier poteau de bois qu'il venait de planter et sourit en regardant l'étalon manger les quelques herbes devant lui.


- tu pourras jamais t'empecher de manger toi

Il le regarda en riant et tapota son encolure avant de refermer l'enclos. Un dernier regard au cheval et il se dirigea vers leur cabane à quelques pas. Quasi était sur la plage où elle aimait se promener et respirer depuis son arrivée et il respectait ses moments ne voulant la déranger.
Il faisait toujours attention à elle, avait sans cesse peur qu'elle regrette ou s'ennuie, mais il ne voulait l'étouffer de tout cet amour qu'il avait pour elle.

Il rangea ses outils, attrapa un pull qu'il mit sur son dos et la chercha du regard. Il sourit en l'apercevant non loin de l'eau et partit la rejoindre en courant.
Arrivé à sa hauteur il l'attrapa doucement par la taille, restant derrière elle.


- j'ai fini l'enclos ... veux tu que nous promenions ?
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MessageSujet: Re: Un trésor sur le sable   Un trésor sur le sable Icon_minitimeSam 2 Mai - 12:04

Il les entendait les pièces tinter dans la bourse de la dame ou bien était-ce dans sa tête? Il ne savait plus trop mais une chose était sûre, c'était bien son estomac qu'il entendait crier. Ils n'avaient plus rien mangé depuis le levé du soleil sur la bateau, quand le boiteux avait grappillé deux pommes dans ce qui servait de cuisine au restaurant. La Dame posait des question, bien trop de questions. Il savait ce qui arrivait quand on se livrait trop. A Paris il savait agir mais là, la petite contre lui, il commençait à perdre un peu de son assurance.

Je vois ... je vois ... tu as perdu ton argent ! Attends, dans ce cas, il faudrait peut-être aller voir sur le bateau, et demander au capitaine si un marin où quelqu'un d'autre n'aurait pas trouvé ce fameux louis ..

Non non non pensait le petit homme. Remonter sur le navire voulait dire rentrer dans leur masure, voir encore la petite pleurer. Il savait que la raclée qu'il prendrait ne lui arracherait aucun cri mais voir le père frapper Lucie..NON, plus jamais. Le père frappait sans haine, sans colère, il frappait , simplement. Parce qu'on devait châtier un enfant insolent. Les mots criaient dans sa tête , il les chassa pour réfléchir.

Il sentait Lucie contre lui, il sentait son corps trembler légèrement. Sa petite main de garçon, cette même grande main pour la fillette, se voulait protectrice. La dame posait trop de questions et surtout..ele parlait à Lucie. ils n'iraient ni à l'orphelinat ni en prison, jamais. Ils prendraient un autre bateau et encore un autre pour aller là où les petites filles peuvent rire, là où leurs ventres ne brulent jamais, là où les grands frères ne doivent pas courir pour survivre. Il connaissait ce pays , il l'avait rêvé bien souvent. Mais pour l'heure, il avait un problème à résoudre et ça c'était dans ses compétences.

Lucie avait répondu. Il ne pouvait pas l'en empêcher même si il détestait la voir parler aux étrangers. Et les étrangers c'étaient les autres, tous les autres sauf lui.


et toi, me diras-tu ton nom ?

Il leva les yeux vers elle, les planta dans les siens.

Je m'appelle Jean m'dame. Et Lucie c'est ma sœur! On doit partir m'tenant .

Il prit fermement la main de la fillette dans la sienne, d'un geste autant protecteur que propriétaire.

Puisqu'vous v'lez pas que la petite mange, on va attendre not' mère plus loin.

Il avait essayé toute la palette d'émotions qu'il maniait pourtant avec habitude et rien n'avait fonctionné. Sans cœur la Dame? Il n'en était pas sûr. Dans son regard il avait lu un sourire, de la gentillesse. Mais elle faisait partie du monde des grands, de ce monde qu'il avait fuit en venant sur ce quai, de ce monde faux qui n'avait eu de cesse de lui faire mal. Il lui fallait essayer une dernière fois avant de s'enfuir .

Il souleva son béret dans un geste de grand seigneur.

la bon' journée m'dame la baronne.

Se baissant pour être en face de sa sœur il lui dit:

Allez ma Lucie, on va y aller. On va attendre la mère là bas.

Puis avançant les lèvres pour donner l'impression d'un bisou il lui murmura

Chutt tu dis rien, maman est pas là, on va aller jouer tout les deux.

Il se releva et sans quitter le regard de la dame il ajouta

Viens, on va prier en attendant, pour que la dame ne perde pas son âme.


Il fit un pas en direction de...la bas.
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MessageSujet: Re: Un trésor sur le sable   Un trésor sur le sable Icon_minitimeSam 2 Mai - 21:27

D'une toute petite voix, la fillette lui répondit. Lucie ! France l'observait, un sourire au lèvres, et ne manqua pas de remarquer le regard de l'enfant vers son frère. Il était son Dieu, son père, son protecteur ... En un éclair, la jeune femme comprit. Ces enfants là étaient vraiment seuls, abandonnés, orphelins ou fugueurs, elle ne le savait pas encore, et peu lui importait à vrai dire. La seule chose qui lui importait, à cet instant précis, était de savoir comment gagner leur confiance. Elle aurait certes pu leur donner de l'argent, ou encore à manger, s'en détourner et retourner à sa petite vie tranquille, comme si de rien n'était. Mais, elle savait les rues de Saint-Pierre Port dangereuses, pour deux enfants de cet âge. Il n'y avait pas qu'à Paris qu'existait la Cour des Miracles ... ici, aussi elle existait, même si elle ne portait pas le même nom. Toutes sortes d'individus étaient prêts à mettre la main sur ces deux gamins pour les faire travailler ; travailler, façon de parler, plutôt les entraîner à commettre de menus larçins tout d'abord, et pire ensuite. Avec à la clé, toutes sortes de brimades en cas d'échec ...
France secoua la tête, passa la main dans sa chevelure flamboyante, signe qu'elle voulait ôter ces idées déplaisantes de son esprit.
Elle réfléchissait à toute vitesse, mais le garçon était beaucoup plus rapide qu'elle.


Citation :
Je m'appelle Jean m'dame. Et Lucie c'est ma sœur! On doit partir m'tenant

Attendez les enfants ...

Mais l'enfant poursuivait :
Citation :
Viens, on va prier en attendant, pour que la dame ne perde pas son âme

Jean, Lucie ... cela suffit maintenant ... je sais que tu mens, Jean. Votre mère n'est pas ici.

Le regard du garçon ne lâchait pas le sien d'une seconde. Surpris, il ne répondit pas aux propos de France. Celle-ci ne savait comment le faire fléchir. Elle avait beau réfléchir, elle savait qu'il ne faisait pas confiance aux adultes, sûrement avait-il eu à en souffrir.
La jeune femme soupira. Elle tendit la main à Lucie.
Lucie, veux-tu venir avec moi et ton frère ... je vais vous acheter à manger. Pas loin, là-bas ...
Elle montra du doigt une petite ruelle attenante au port, où se trouvaient maintes petites boutiques, boulangerie, primeurs et autres.
En parlant ainsi à la fillette, France imaginait forcer la main à Jean. Il ne refuserait certainement pas que la fillette mange à sa faim. Une fois qu'ils auraient mangé, peut-être accepteraient-ils de lui parler plus avant, du moins elle l'espérait.


Dernière édition par France le Mar 5 Mai - 0:43, édité 1 fois
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Lucie

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MessageSujet: Re: Un trésor sur le sable   Un trésor sur le sable Icon_minitimeLun 4 Mai - 14:28

[Sur le port]

Lucie regardait la main de la dame, ne sachant si elle devait la prendre ou attendre que son frère le lui dise. C'est vrai qu'elle voulait pas mourir encore et son ventre faisait des drôles de bruits. Ça faisait maintenant longtemps qu'ils étaient partis de la maison et qu'ils étaient monté sur ce bateau et elle commençait à avoir faim. Elle pensait à Maman qui devait préparer la soupe qu'elle leur servait dans leur gamelle. Ca n'était pas un repas de riche mais ça remplissait son ventre et elle pouvait grandir comme les autres enfants.

Elle leva les yeux vers son boiteux de frère.


-j'ai faim moi Jean

Elle regarda la direction que lui indiquait France. La bas y'avait plein de choses puis y'avait à manger, puis son frère pourrait peut être lui trouver des confiseries comme il lui apportait quand ils étaient chez eux.
Elle soupira, regarda son frère qui semblait hésiter et mit sa petite main dans celle de la dame. De son autre main elle attrapa celle de son frère, seul lien avec sa famille. Jamais elle ne lâcherait sa main et comme ça elle était sûr qu'il viendrait avec elle.

Elle fit un sourire à Jean
... tu veux bien qu'on aille manger dis Jean ... apres on pourra promener au bord de l'eau, comme tu m'as promis.
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Capitaine Flib

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MessageSujet: Re: Un trésor sur le sable   Un trésor sur le sable Icon_minitimeMar 5 Mai - 16:01

[Sur le navire à Quai]

- et briquez moi ce pont moussaillons vous avez la journée ! je vais vous montrer moi si le capitaine a une postiche sur le crâne !

Planté devant les deux gamins qui s’appliquaient à tremper leurs chiffons dans un seau pour ensuite frotter le pont, Flib ne leur laissait pas d’autre choix que d’obéir. Joyeux bougre malgré ses airs bourrus, il se vexait facilement et n’avait pas bien digéré les moqueries entendues dans les cales quand il avait surpris les deux moussaillons en train de se payer sa tête.

- t’as vu le cap’taine ? tu crois qu’c’est ses cheveux ou qu’c’est des faux ? disait l’un des deux gamins pendant que l’autre s’esclaffait
- bah faudrait p’têtr’ tirer dessus pour voir ça mais j’te laisse l’honneur de le manœuvre !
- ouai la manœuvre j’vais la faire moi Il grimpa sur une caisse dos à la porte et se mit à décréter d’un ton ferme, levant les yeux vers le haut, agitant le bras comme s'il s'adressait à son équipage larguez les amarres ! souquez les gars souquez ferme ! hissez la grand voile paré à manœuvrer ! puis avait posé ses mains sur sa tête l’air affolé .. par les dieux d’la mer quel est le grouillot qui m’a fait sauter ma postiche !

Sous les rires de son camarade, le jeune garçon s’en donnait à cœur joie, replongeant dans les souvenirs de ces soirées en taverne ou avec deux amis il amusait les clients pour gagner quelques pièces.
Il n’avait pas compris de suite pourquoi le Baptistou s’était arrêté de rire en regardant par dessus son épaule mais en se retournant il s’était trouvé à quelques pas du capitaine se tenant droit et fier dans l’encadrement de la porte et le regardant avec un air qui n’était pas celui d’une donzelle folle amourachée.


Il sauta à bas de sa caisse.

- mon ca.. capitain’
- alors le grouillot, on se paie la tête du capitaine ? !
le ton était sec et sans appel et la voix imposante de l’homme ne donnait lieu à aucune réplique… venez là vous deux j’vais vous apprendre à rire à mes dépends. J’vais vous trouver de l’occupation vite fait moi !

Le capitaine était remonté sur le pont avec les deux moussaillons sur ses talons et leur avait désigné seau et chiffons.

- j’veux voir ce pont briller comme un sous neuf quand je reviendrai de la ville

Il tourna le dos et se dirigea d’un pas décidé vers son second qui assistait à la scène accoudé à la rambarde. Habitué à ses coups de gueule il suivait les opérations de nettoyage d’un œil amusé et lui emboîta le pas, préférant ne rien dire pour ne pas accentuer son courroux.

- je vais aller faire un tour en ville j’ai rendez vous avec le Drôle pour parler de quelque affaire assez interessante.. il se retourna vers les deux mousses en train de nettoyer surveilles moi ces deux lascars.. il continua en maugréant dans sa barbe de trois jours .. j’vais leur en donner de la postiche moi.
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jean le boiteux

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MessageSujet: Re: Un trésor sur le sable   Un trésor sur le sable Icon_minitimeMar 5 Mai - 16:06

[Sur le port dans une ruelle]

Manger..les pommes étaient dejà bien loin et il en venait à regretter de ne pas avoir mangé le trognon avec.

Jean, Lucie ... cela suffit maintenant ... je sais que tu mens, Jean. Votre mère n'est pas ici.

de la police..la dame était de la maréchaussée à coup sur.

Elle tenait la main de Lucie et le garçonnet avait du mal a supporter çà. cette main tenant les cinq petits doigts frêles de sa sœur était comme un lien, de ces liens qu'on vous met quand on vous conduit en prison ou pire..à l'orphelinat. La prison, Jean n'en savait que ce qu'il avait entendu sur les quais ou près des troquets où ils trainaient quelques fois pour détrousser les ivrognes qui s'affalaient au premier virage a prendre pour rentrer chez eux.

C'est vrai que son estomac gargouillait de plus en plus fort se mêlant aux plaintes de la petite.

tu veux bien qu'on aille manger dis Jean ... après on pourra promener au bord de l'eau, comme tu m'as promis.

Il mentait a tous depuis tant d'années que ses mensonges étaient presque devenus des vérités. A force de devoir se protéger il finissait par ne plus savoir si ses récits étaient vrais ou pure imagination. Mais il savait une chose, une chose certaine pour lui. Il ne mentirait jamais à Lucie , du moins si cela n'était pas nécessaire pour la protéger. Il lui avait fait peu de promesses, sa vie trop courte encore ne le lui avait pas permis. Mais il avait respecté chacune d'elle. Et il lui avait dit qu'ils iraient se promener, sentir le sable entre leurs doigts de pieds, sentir l'eau fraiche venir lecher leurs jeunes mollets. La plage, il savait ce que c'était. Son père avait raconté qu' enfant il habitait là où les vagues viennent mourir chaque nuit. Loin, loin de Paris.

Lucie était entre eux. Il ne répondit rien, ne cherchant ni à nier ni à confirmer les dire de la Dame. Un regard dans lequel il voulait qu'elle lise...rêves pas duchesse..tu ne nous enfermeras pas. Il accompagna son regard d'un sourire qui disait tout l'inverse.


On va venir avec vous M'dame la Comtesse. Parce que v' avez l'air bien bonne.


Le trio se mit lentement en marche, au rythme des courtes jambes de la fillette. Jean ne desserrait pas les dents mais son regard ,lui, allait en tous sens. Trouver la ruelle la plus facile d'accès, courir sans trébucher sur des étals mal disposés, éviter la foule qui adorait se mêler des affaires des enfants des rues.

Alors que les boutiques de nourritures se rapprochaient d'eux, alors qu'a ses narines Jean sentait venir s'infiltrer le doux fumet du gibier en train de rôtir sur une broche, alors qu'il commençait enfin à se détendre, une voix déchira le calme matinal du petit port.
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MessageSujet: Re: Un trésor sur le sable   Un trésor sur le sable Icon_minitimeMar 5 Mai - 16:10

[sur le port de St Pierre]


Bougon de chez bougon, Flib entra dans sa cabine apres avoir laissé son second. Il roula quelques documents qu'il glissa dans la poche intérieure de sa veste, attrapa son chapeau qu'il vissa sur sa tête et s'assura qu'il avait sur lui de quoi payer quelques menus services et surtout quelques tournées de bon vin, puis sortit de sa cabine pour se diriger vers la passerelle de bois qui lui permettrait de poser le pied sur la terre ferme.

Le temps était beau, la brise légère et le départ n'était prévu que demain matin, ce qui lui laissait un peu de temps.
Le port était bien animé de cette heures ci, signe de bonnes affaires à conclure.

Mettre pieds à terre ne lui déplaisait pas et c'est le sourire aux lèvres qu'il s'engagea dans la rue qui longeait le bord de mer, saluant de droite et de gauche les visages connus qu'il avait l'habitude de croiser à chacune de ses escales à St Pierre.
Depuis le temps qu'il venait sur l'île, il avait pris ses repaires. L'auberge du port, la taverne non loin et d'autres qu'il fréquentait sachant y trouver bonne compagnie pour tuer le temps.

Tout en pensant à ses affaires il suivait en regardant distraitement une mère et ses deux enfants, du moins il le supposait, voyant la femme tenir une fillette par la main.
Un sourire s'afficha sur son visage buriné par les vents. Ours solitaire il n'en était pas moins toujours attendri lorsqu'il voyait ce genre de scène. Mais aussitôt son apparence de marin refaisait surface et il chassait son air rêveur pour reprendre son faux air bourru.

Un morceau de tissu qui tombait de la poche de la fillette occupée à parler sans doute à sa mère, attira son attention sur elle. Arrivé à la hauteur de l'objet, il se baissa, ramassant un petit mouchoir.


- ces enfants ... à ne jamais faire attention !

Il leva les yeux et la vit s'éloigner, continuant sa marche entre le gamin et sa mère. Il se releva, le mouchoir à la main et se dirigea vers eux, accélérant le pas pour les rattraper.

- Hey! les enfants la bas!!
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MessageSujet: Re: Un trésor sur le sable   Un trésor sur le sable Icon_minitimeMar 5 Mai - 16:15

Hey! les enfants la bas!!

Pas même besoin de se retourner pour savoir a qui appartenait le puissant organe capable d'atteindre des oreilles à plus de cent pas de lui. Le capitaine du bateau!

Deux pommes, une cuisse de poulet, un peu de pain...voila ce qu'il avait volé en deux jours de traversée. fallait il que le capitaine soit près de ses sous pour remarquer ça pensait il.

Son cerveau bloqua son estomac et immédiatement la faim disparue pour laisser la place à la réflexion. Si le colosse arrivait jusqu'a eux, c'était la prison, sans équivoque. L'esprit de Jean était aguerri à bien des choses mais il avait encore cette naïveté qui accompagne l'enfance et qui laisse croire aux tout petits qu'un loup viendra les manger si ils ne finissent pas leur soupe. Tout les adultes savaient bien qu'on était bien plus gouteux l'estomac plein.

Fuir!! Oui courir. Il serrait la main de Lucie. Il réalisa que la dame tenait fermement la petite et qu'il n'aurait peut etre pas la force d'emmener Lucie sans lui faire mal. La dame , en qui malgré toutes ses précautions , il n'arrivait pas à voir une mauvaise personne, garderait Lucie auprès d'elle il en était sur. De toute façon il n'avait pas le choix. Enfin si, un seul. Courir pour attirer le Capitaine vers lui et le semer puis revenir chercher sa sœur.

Sous prétexte de vérifier qu'elle soit bien embraillée, il se mit a genoux devant sa sœur.


Restes avec la dame..manges..je dois vite aller faire une course et je viens te chercher.


Une bise sur la joue, geste probablement révélateur de ses intentions mais autant nécessaire à lui qu'à la petite et il se redressa. L'homme approchait vite. Jean prit la main libre de celle qu'il esperait etre une bienfaitrice.

Je reviens la chercher. Protégez là ou..je vous tuerai.

Il était aussi vrai dans son amour de Lucie qu'il l'était dans ses mots à cet instant là. L'idée qu'il n'atteignait même pas la poitrine de la femme n'était pas un obstacle à ses menaces. Tuer il savait ce que ca voulait dire. Il oubliait juste que ce n'était pas qu'un mot mais une action.

Il lâcha la main, et en se retournant presque naturellement, il répéta avant de s'enfuir:
je reviens!!

En quelques secondes, un béret et un boiteux qui trônait dessous avaient disparu derrière les étals.
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Lucie

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MessageSujet: Re: Un trésor sur le sable   Un trésor sur le sable Icon_minitimeMar 5 Mai - 17:13

[Pres du port dans une ruelle]


Du monde partout autour d'eux, des grands qui parlaient fort et riaient, des enfants qui couraient et qu'elle suivait des yeux en souriant, tout en ne lâchant pas les deux mains qui l'entrainaient doucement. Lucie ouvrait de grands yeux et ne perdait pas une seule miette du spectacle qui s'offrait à elle.

Peu habituée à vadrouiller seule avec son frère dans un lieu inconnu, elle profitait de tout, bronchant de temps en temps dans un trou, trop occupée à regarder partout autour d'elle pour faire attention où elle mettait les pieds. Jean qui s'agenouilla devant elle la fit s'arrêter brutalement.


Restes avec la dame.. manges.. je dois vite aller faire une course et je viens te chercher.

A peine le temps de réagir à sa phrase qu'il se redressait déjà.

- tu vas ou Jean ?

Sa voix se faisait implorante ; jamais elle n'avait quitté son frère et rester toute seule dans cet endroit inconnu avec tous ces gens autour ne la rassurait guère. Elle essaya de s'agripper à sa main mais il avait été plus leste qu'elle pour la lâcher et à peine le temps de crier son nom qu'il partait en courant, disparaissant dans la foule.

- jean !! reviens !!

La main de la dame l'empêcha de partir et elle sentit des larmes monter à ses yeux. Jean … son seul repère, sa seule famille… Jean venait de la laisser toute seule au milieu des grands. Elle leva les yeux vers France ne sachant si elle devait pleurer ou lui demander de rattraper son boiteux de frère.
Mais elle connaissait ce dernier et elle savait que personne ne pouvait l'attraper quand il se mettait à courir vite pour aller se cacher.
Pourquoi il était parti en courant, est ce qu'il avait fait une bêtise ou alors est ce qu'il voulait l'abandonner ici ?
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France
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MessageSujet: Re: Un trésor sur le sable   Un trésor sur le sable Icon_minitimeMar 5 Mai - 19:38

[Près du port, dans une ruelle]

Enfin, Lucie avait glissé sa menotte dans la main de France. Confiante, la jeune femme retrouva le sourire. Jean allait suivre, elle en était certaine à présent. Elle sourit à la petite fille, tout en jetant un oeil sur le garçon. Celui-ci était pris entre deux feux : d'une part céder à la faim qui les tenaillait, d'autre part résister à l'adulte en face de lui. Il ne pouvait, cependant, résister à sa soeur. Sa décision fut vite prise. Mais s'il se décida à aller avec France, son regard n'était pas en total accord avec ses paroles.
Citation :
On va venir avec vous M'dame la Comtesse. Parce que v' avez l'air bien bonne.
France commença donc à avancer en direction de la petite ruelle commerçante. Elle ne cessait de regarder Lucie, qui ouvrait de grands yeux curieux. Rien ne semblait lui échapper, ni les couleurs, ni les odeurs. Tout semblait l'attirer, et même son attitude craintive semblait avoir disparu. La jeune femme reporta toute son attention sur Jean, qui, à l'instar de sa soeur, posait ses yeux partout. Un peu rassurée par l'attitude des deux enfants, France marchait d'un pas léger, faisant attention de ne pas trop presser l'allure. C'est à ce moment qu'elle se rendit compte que Jean boitait.
Jean .... cesse de m'appeler Mme La Comtesse, s'il te plait ! Je me nomme France, et ne suis pas noble ... juste .....
Citation :
Hey! les enfants la bas!!
Surprise par cette voix tonitruante, la jeune femme s'interrompit et se retourna. Il ne suffit que de quelques secondes, pour que Jean prenne ses jambes à son cou, non sans l'avoir prévenue :
Citation :
Je reviens la chercher. Protégez là ou..je vous tuerai.
A son tour, Lucie chercha à lui échapper, mais elle n'avait pas assez de force pour défaire sa main de celle de France. Celle-ci baissa la tête, et vit des larmes silencieuses perler aux paupières de la petite. Alors que dans un petit cri terrifié elle appelait son frère, France la prit dans ses bras, la serrant contre elle, dans un geste protecteur.
Qui était cet homme qui terrorisait Jean ? Ne t'inquiète pas Lucie, nous allons retrouver ton frère ... tu connais cet homme ? murmura-t-elle à l'oreille de l'enfant. Puis, elle se tourna vers l'homme qui arrivait à grands pas.
A qui parlez-vous ? gronda-t-elle Que voulez-vous à ces enfants ? Qui êtes-vous d'abord ?
Quoi qu'il en fut, elle était décidée à protéger la petite Lucie et à retrouver Jean. Elle ne laisserait personne s'approcher des enfants, si ce n'était les parents.
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mahault

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MessageSujet: Re: Un trésor sur le sable   Un trésor sur le sable Icon_minitimeMer 6 Mai - 18:23

[quelque part dans le labyrinthe des ruelles]

Accroupie sur le bas côté d'une des nombreuses ruelles de Saint Pierre Port, une étoffe crasseuse posée devant elle, Mahault mendiait. Ses yeux étaient toujours en mouvement, ses doigts agiles étaient cachés dans les plis de sa robe. D'une voix éteinte, elle cherchait à flatter le passant ou à l'émouvoir, tour à tour.
Elle paraissait sans âge, et dissimulait son visage sous un fichu gris. Elle passait inaperçue aux yeux de tous, et c'était bien là son but. Pour ce qu'elle faisait, elle avait besoin de l'anonymat le plus total.
Sa journée avait été bien maigre, la charité des habitants de la cité se faisant de plus en plus rare. Elle allait se décider à se lever, afin de passer à d'autres activités, lorsqu'elle entendit une cavalcade.
Tournant la tête, elle vit un jeune garçon courir tout en boitant, bousculant les gens sur son passage. Celui-ci tournait la tête en arrière, sans cesse, comme s'il était poursuivi par le diable en personne.
Mahault ne bougea pas d'un pouce, attendant de voir son poursuivant. Bizarrement, personne n'était en vue. Le garçon l'avait sans doute semé ...
Un sourire s'amorça sur le visage de la femme. Elle sortit l'une de ses mains des plis de sa robe, l'amena vers un bâton noueux posé près d'elle.
Regardant de part et d'autre, et s'apercevant que nul ne prenait garde à elle, elle tendit le bâton au moment précis où l'enfant passait devant elle ...
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Alodis

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MessageSujet: Re: Un trésor sur le sable   Un trésor sur le sable Icon_minitimeMer 6 Mai - 22:31

Elle avait pris l’ habitude depuis quelques temps de porter quelques nourritures à une vieille femme demeurant dans une des ruelles avoisinantes du port. Une veuve de marin. Un honnête pécheur lui avait affirmé la femme. Mais au fil des jours et des récits, quelques fois embrouillés et contradictoires, de la femme, elle avait acquis la certitude que l’ époux disparu devait être un flibustier plutôt qu’un pécheur. Mais cela lui importait peu, elle aimait écouter la vieille.

Ce jour, elle allait bon train, elle n’ avait pas rendu visite à la femme depuis deux jours. Elle devait attendre avec impatience le pain et les fruits qu’ Alodis lui apportait quotidiennement.

Bon train … certes, et il n’ y avait pas qu’elle !
Un jeune garçon semblait bien pressé lui aussi.
Un coup d’œil rapide balayant les alentours proches de la ruelle et son sang ne fait qu’un tour.
Juste à quelques pas du gamin, traine une de ces mendiantes aussi nombreuses en ces quartiers que la vermine qui leur court dessus. Souvent pacifiques, quelques fois grincheuses quand, à leur goût, pas assez de pièces tombent dans leur escarcelle, ces personnes sont rarement méchantes. Peu sont là pour faire des histoires et surtout à un enfant. Alors pourquoi cette gueuse s’apprête t-elle à faire s’empêtrer le jeune boiteux ?
Règlement de compte ? Mauvaise plaisanterie ? Peu importe ! Elle ne peut laisser faire. Allongeant le pas prestement elle interpelle la mendiante. Peut être cela fera-t-il réagir l’ enfant ?


EHHHHH .... VOUS LA BAS ! Cessez de suite !
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Capitaine Flib

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MessageSujet: Re: Un trésor sur le sable   Un trésor sur le sable Icon_minitimeMer 6 Mai - 22:52

[Dans une ruelle pres du port]


Se frayant un passage dans la foule qui circulait dans la rue où trônaient bon nombre de marchands et boutiques en tout genre, le capitaine avait presque rejoint la femme et la fillette quand il vit le gamin s'enfuir à toute allure.
Il haussa les sourcils et s'apprêtait à saluer la femme comme il se devait, mais il n'eût pas le temps d'ouvrir la bouche qu'elle le salua à sa manière.

A qui parlez-vous ? ... Que voulez-vous à ces enfants ? Qui êtes-vous d'abord ?

Un peu étonné Flib regarda autour de lui mais dû se rendre à l'évidence, c'était bien à lui qu'elle s'adressait.

Le ton était assez sec et il hésita un instant.

La femme était bien mise, sans doute de famille respectable et il ne pouvait lui parler comme il le faisait aux femmes qu'il fréquentait bien souvent en taverne. Il lui jeta un regard un peu décontenancé, puis s'adressa à la petite qu'elle tenait, et qui semblait avoir trouvé refuge dans ses bras... comme il la comprenait. Malgré son accueil peu chaleureux il devait reconnaitre que la personne était fort jolie.

Il essaya maladroitement de faire un sourire à la petite... lui et les gosses ça faisait deux et il ne savait jamais trop quelle attitude prendre avec eux.
Il mit le mouchoir entre lui et la fillette et essaya d'adoucir un peu sa voix :


- n'aies pas peur je ne te veux aucun mal .. tu as tombé ton mouchoir de ta poche et je voulais te le rendre... il tendit le mouchoir à la petite et leva les yeux vers celle qu'il pensait être la mère ... je suis le Capitaine Flib, je commande le bâteau qui est a quai et qui est arrivé ce matin... il s'inclina .... désolé si j'ai effrayé votre fillette.

Il la regarda, reporta son regard sur l'enfant et regarda dans la direction où était parti le gamin.

- vous avez un problème avec votre garçon pour qu'il soit parti si vite ? j'espère que je ne l'ai pas effrayé ça n'était pas mon intention.
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Lucie

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MessageSujet: Re: Un trésor sur le sable   Un trésor sur le sable Icon_minitimeMer 6 Mai - 23:09

[Dans une ruelle]

Les yeux remplis de larmes, Lucie regardait son frère courir tellement vite qu'elle finit par ne plus le voir .. jean ... juste un murmure qui sortit de sa bouche. Elle ravala ses larmes et regarda la dame qui venait de la prendre dans ses bras, comme le faisait maman quand elle avait le temps parfois.

- Ne t'inquiète pas Lucie, nous allons retrouver ton frère ... tu connais cet homme ?

Elle fit non de la tête en regardant France et ravala à nouveau ses larmes, les essuyant de son poing qu'elle passa sur ses yeux. L'arrivée du grand monsieur au chapeau la fit se blottir contre sa protectrice et elle regardait l'homme avec des yeux où se mêlaient curiosité et peur. Lorsque son boiteux de frère n'était pas là, elle se sentait perdue et il y avait tellement de gens qu'elle ne connaissait pas tout autour d'elle. Il lui faisait bien un sourire mais la fillette n'en était pas pour autant rassurée et ce n'est qu'en baissant les yeux qu'elle reconnut le mouchoir .... son mouchoir.

- n'aies pas peur je ne te veux aucun mal .. tu as tombé ton mouchoir de ta poche et je voulais te le rendre

Elle prit timidement le mouchoir que l'homme lui tendait et leva les yeux en l'écoutant parler à France. C'était le monsieur qui commandait le bateau qui les avait amené ici. Est ce qu'il les avait vu et qu'il voulait aussi les gronder pour avoir voyagé tout seul ? Elle regarda au loin dans la rue pour voir si Jean ne revenait pas la sauver mais il y avait trop de monde pour le voir et elle sentit son coeur se serrer.

Elle regarda encore le capitaine. Alors c'est pas Jean qu'il voulait attraper... et pourquoi Jean il revenait pas... elle murmura en regardant les deux adultes.


- où il est Jean ? il va revenir ?
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MessageSujet: Re: Un trésor sur le sable   Un trésor sur le sable Icon_minitimeJeu 7 Mai - 11:45

[ a deux ruelles du quai]

Il avait beau courir aussi vite que le vent, du moins le croyait il , la brise fraiche sur son visage ne chassait pas les larmes qui affluaient. Il avait laissé Lucie et dans son regard il avait lu l'incompréhension de la fillette. Il n'entendait pas aller bien loin. Une ou deux ruelles au cas où le colosse le poursuivrait puis revenir surveiller la Dame, France qu'elle avait dit, pour voir où elle emmenait Lucie. Il avait tout bien calculé durant les quelques dizaines de pas parcourus. Quand la bourgeoise donnerait une brioche à la petite elle devrait lui lâcher la main et c'est là qu'il reviendrait en courant pour reprendre sa petite soeur.

Oui il avait tout bien calculé le Jean mais comme souvent c'était sans compter les interventions extérieures divines ou casse pieds. Et pour casse pieds, celle ci allait l'être. Il avait repéré un porche sous lequel se cacher quand une voix cria derrière lui.


EHHHHH .... VOUS LA BAS ! Cessez de suite !


Faut il qu'j'sois maudit pensa t'il.

Ce n'était pas le Capitaine mais la voix était ferme et autoritaire donc signe de devoir fuir encore.

Aussi futé que l'on soit on n'en reste pas même curieux à huit ans. Sans cesser de courir le petit garçon tourna la tête et son béret suivit. Un seul instant, un seul où il vit une dame bien mise, une dame dont les cheveux rappelaient la braise chaude des feux de cheminée devant lesquels on se blottit pour ne plus claquer des dents. Un seul instant où il ne regarda pas devant lui.

Et devant lui devint aussitôt sous lui. Le choc fut brutal. Sa jambe, sa cheville plutôt, hurla d'une douleur sourde , accompagnée par celle ressentie quand son nez vint brutalement s'écraser sur le sol.

Quelques secondes avant de réaliser ce qui venait de lui arriver, encore quelques secondes pour remettre ses yeux bien en place, et quelques seconde de plus avant d'essayer de se redresser.

Debout..la douleur était cuisante mais il saurait la mater. Par contre, le martellement dans sa jeune tête, il en était beaucoup moins sur.


J'suis béni moi, y'a pas à dire, pensait il. Boiteux des deux jambes maintenant.

Et oui, le hasard ou ..le hasard, venait de le frapper à nouveau. Enfin le hasard..il avait une drôle de tête ce hasard là. Si le premier, celui qui avait fait le lui un infirme à vie , avait eu le visage rouge de colère de son père, celui ci avait beaucoup de ressemblance avec une pauvre gueuse, sur qui il posait les yeux enfin. Elle tenait un bâton, l'instrument à n'en pas douter de son malheur temporaire.

Un gout de sang s'insinuait doucement dans sa gorge et il cracha sur le sol non loin de son bourreau du jour.

Devant lui une mendiante, un peu plus loin dans la ruelle une nobliaute qui avançait de plus en plus vite vers lui, ou vers eux. Courir vite, ou même courir tout simplement n'allait pas être très simple.

Il regardait la mendiante. Des femmes comme elle il en voyait tous les jours à Paris, à tous les coins de rues. Souvent on les disait sorcières ou..il ne connaissait pas le mot, l'avait oublié mais il se souvint en souriant des paroles d'un gars qui l'avait pris sous son bras protecteur quelques jours, il y a longtemps, "une pas bonne à marier mais à croquer". Enfin celle là, Jean avait bien du mal à la voir mariée ou croquée. La jeunesse est dure et sans pitié. Pour Jean, elle était sale, elle était parterre, elle était comme lui, bonne à ne pas être aimée.

La bourgeoise semblait presser le pas, ou bien rêvait il peut être. Mais il fallait s'activer, les minutes s'égrenaient sans pitié et il risquait de ne plus retrouver Lucie aussi facilement.


Pourquoi t'as fait ça? j'suis boiteux déjà, le boulot était fait!

Il avalait un peu de son sang a chaque parole. Son nez commençait a s'échauffer. Il avait l'impression qu'il grossissait à vue d'œil.

Dis la pas belle, tu veux ma mort? on est du même pays, celui de qu'où on a faim, et toi tu m'casses la patte?

R'garde à cause de toi! v'la la comtesse qui va hurler qu'on l'a volé!!

Viens, dépeches , tu vas m'aider. c'ta faute si j'boite des deux cotés!
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mahault

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MessageSujet: Re: Un trésor sur le sable   Un trésor sur le sable Icon_minitimeJeu 7 Mai - 14:30

[à deux ruelles du quai]

Des yeux qui s'étrécissent, le regard noir qui se dirige vers la bourgeoise. Mahault hait ce genre de femmes, qui fortes de leur aisance et de leur situation se permettent de l'interpeler avec mépris. De quoi elle se mèle la bourgeoise ? Ce qu'elle ne sait pas, c'est que Mahault n'est pas ce qu'elle paraît. Elle pourrait bien avoir une surprise la bourgeoise !
Son regard se reporte sur le garçon, qui s'est étalé à ses pieds. Un méchant sourire se dessine à nouveau sur ses lèvres.
Mahault se redresse, avec une vivacité surprenante.


Dis la pas belle, tu veux ma mort? on est du même pays, celui de qu'où on a faim, et toi tu m'casses la patte?

La réponse fuse, siffle entre les lèvres serrées : oui, p'tit gars, on est pareils, toi et moi ... debout, dépêche toi ... ou va falloir que j'm'occupe aussi d'la bourgeoise ... c'est pas l'moment d'attirer la prévosté ...

D'une main ferme dans laquelle elle met toute sa force, Mahault saisit le poignet du gamin. En même temps, elle surveille l'avancée de la femme. Son fichu a glissé, laissant apparaître sa chevelure sombre. Son visage ainsi montré, elle ne ressemble plus du tout à la femme agée et frêle, qu'elle semblait être un instant plutôt. Elle continue à regarder, menacante, la bourgeoise qui arrive. Elle préfèrerait éviter la confrontation, non qu'elle ait peur, mais elle ne veut pas attirer l'attention. Avec son hurlement, cette gourde a déjà commencé à ameuter la populace.

Viens, dépeches , tu vas m'aider. c'ta faute si j'boite des deux cotés!

Bonne aubaine, le p'tit croit que j'vais l'aider, pense ironiquement Mahault. Pour ça oui, j'vais t'aider mon gars, mais tu m'appartiens désormais ...

Allez viens, on y va ... pis tu m'diras pourquoi tu filais comme ça .... t'as le diable à tes trousses ?

Tu vas voir, mon p'tit gars, le diable n'est rien à côté de c'qui t'attend ...

Mahault a une idée déjà bien précise de ce qu'elle va faire de l'enfant. Elle l'entraîne avec elle, sans prendre garde à sa souffrance
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jean le boiteux

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MessageSujet: Re: Un trésor sur le sable   Un trésor sur le sable Icon_minitimeJeu 7 Mai - 15:40

Elle bondit presque sur ses pieds. La pas belle, c'est ainsi que dans sa tête elle s'appelait, était devant lui, droite et en bien meilleure santé que l'impression qu'il avait eu quelques minutes auparavant.
Alors qu'il essaye de déchiffrer son regard elle lui prend le poignet fermement. Enfin bien plus que fermement. La poigne est autoritaire, l'ordre est clair. Elle est de son monde, de ça il ne doute pas. Mais il connait bien ce monde et il n'en aime pas tous les recoins. A Paris, il savait ce qui arrivait aux enfants sans famille mais à Paris il n'était pas orphelin. Sur l'ile il n'avait qu'une famille, Lucie, et la Pas Belle était en train de l'en éloigner.

oui, p'tit gars, on est pareils, toi et moi ... debout, dépêche toi ... ou va falloir que j'm'occupe aussi d'la bourgeoise ... c'est pas l'moment d'attirer la prévosté ...

Il planta son regard dans le sien en essayant de ne pas trembler. Sa cheville le faisait souffrir mais pas autant que ce qu'il lisait chez cette femme. Son problème se résumait à un choix. Un choix dont dépendrait peut être la vie de Lucie si il était mauvais. La bourgeoise, la mendiante...deux femmes qui pouvait changer les choses mais comment, là était la question.

Elle commençait à marcher, à l'éloigner du quai et donc de la petite. Il ne pouvait pas résister à la force qui l'entrainait. Pourtant sa jambe refusait de les suivre mais le choix ne lui était pas donné . c'est en trainant la patte qu'ils firent quelques pas. La bourgeoise était encore assez loin d'eux et Jean pris la décision , sa décision.

Il tourna vivement la tête et de sa main libre fit un signe à la bourgeoise.

Il oublia vite qu'il l'avait traité de comtesse et avait donc avoué ne pas la connaitre. Et puis la mendiante était peur être sotte, comme elle le sont toutes à force de boire et de crever de faim.

Un grand signe et enfin les mots jaillirent. Ils étaient réfléchis, ils avaient pour but de ne pas perdre Lucie, ils était la plus grosse prise de risque depuis leur départ.


MERE, MEREEEEEEEEEE, J'SUIS LA!!!

La pas belle le tirait trop fort, la douleur lui arracha un cri.
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Basile

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MessageSujet: Re: Un trésor sur le sable   Un trésor sur le sable Icon_minitimeJeu 7 Mai - 16:04

Il y avait de moins en moins de bons coups à faire sur les quais. Les bourgeois se méfiaient, les capitaines de bateau encore plus et la garde ne cessait ses rondes. Autant dire que le travail devenait difficile pour un honnête maraud comme lui.
Depuis une paire de jour, l’ allait tenter sa chance dans les ruelles qui menaient aux beaux quartiers.
Y ’a que la foi qui sauve, enfin l’ espoir car question foi et bondieuseries il était pas vraiment à jour le Basile. Pour sûr qu’il connaissait mieux le diable que le Bon Dieu.

Trainant les pieds meurtris par les brodequins trop petits, volés la veille au soir à un gentilhomme laissé pour mort sur la grève, il se la jouait grand Monsieur ! Du moins il tentait
.

Mais tiens donc ! Y’a bien tant de monde par ici lâche t-il se frottant le menton d’un air perplexe.

Deux femmes, un gamin. Deux femmes, dont une qu’il a déjà aperçu trainant comme lui.
Intrigué, rasant les murs il approche un peu plus, assez pour deviner ce qui se passe. Le gamin, un pti vaurien en apprentissage sans doute, coursé par une belle demoiselle, la victime cela va de soi. Et entre les deux cette gueuse qui semble animer d’un toute autre dessein que celui de faire la manche
.

Par les cornes du diable, cette ribaude s’en prend au mioche ! Rage t-il en se dirigeant, sans se cacher plus, vers la donzelle.
L’ est pas un Saint l’ Basile, mais chez lui les mômes c’est sacré. On touche pas à un gamin, surtout pas un de leur monde
.

Attends voir fieffée garce !

D’un bond il les rejoint tout en sortant de sa ceinture une dague fine mais au fil bien tranchant. L’ a pas le temps d’en faire plus que voilà pas que le marmot se met à brailler comme un âne. Pourquoi ça braille toujours les chiards ? I’ comprendra jamais ça !
D’un geste brusque il retient et attire à lui la femme. Si le gamin dit vrai et que la belle est sa mère …. Faut pas trainer là.
Laisser le gamin et fuir. Entrainer la fille avec lui. Voilà ce qu’il faut faire
.

T’aurais pas dû toucher à ce môme donzelle de malheur. T’vas me suivre et après une bonne raclée j’va t’expliquer pourquoi chez nous on touche pas aux enfants !

La dague pointée sur son ventre, il lui fait lâcher l' enfant en pleurs et sans ménagement , il l’ entraine dans les ruelles plus sombres, laissant le petit et la belle se débrouiller.
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